Qui perd son père aura pour oreiller le genou, qui perd sa mère aura pour oreiller la pierre du seuil.

La femme, c’est l’amour

Qui perd son père aura pour oreiller le genou, qui perd sa mère aura pour oreiller la pierre du seuil.

(Belamri, 1986 : 38)

Quien tiene madre, muérasele tarde.

Desgraciados os fillos que quedan sen pai, pero máis desgraciados son os que quedan sen nai.

Le proverbe rapporte le bouleversement de perdre ses parents, tout en accentuant le fait que la mort d’une mère représente un malheur beaucoup plus grand. Il met en relief que les conditions de vie d’un orphelin de mère sont plus dures que celles d’un orphelin de père. L’oreiller symbolise le repos nécessaire pour faire face à la vie, c’est le soutien requis pour affronter l’existence. Ainsi, la disparition paternelle est comparée au fait de dormir sur un genou, soit une surface inconfortable mais qui reste en contact avec la chaleur humaine, alors que le décès d’une mère laisse l’enfant sur une surface dure, froide et absolument inconfortable. La spécification apportée par « du seuil » pourrait même renvoyer à la perte du logement.

Le proverbe est d’origine algérienne.

Le proverbe présente une structure bimembre composée de deux propositions juxtaposées avec une valeur sous-entendue de contraposition. Il existe à nouveau un parallélisme total dans la construction syntaxique, de par la répétition des mêmes éléments, la présence d’une anaphore et l’ordre des composants dans chacune des propositions, de sorte à mettre en relief l’opposition « son père » – « sa mère » et « le genou » et « la pierre du seuil ». La métaphore assure une plus grande expressivité, qui devient dramatique grâce à son impact visuel.

Les deux proverbes ne sont que partiellement équivalents, car bien que l’expression soit différente, ils transmettent tous deux l’importance de figure maternelle.

Sous la forme d’une bénédiction, le proverbe nous souhaite de pouvoir jouir de l’amour de notre mère le plus longtemps possible.

Le proverbe présente une structure prototypique, avec une phrase complexe ayant pour sujet une subordonnée relative et le verbe principal est au mode impératif. Il se produit une rime dissemblable en –adreet –ardequi, toutefois, facilite la mémorisation.

Le proverbe galicien garde une plus grande similitude avec le proverbe français, non seulement quant au sens, mais aussi quant à l’expression paralléliste et à sa configuration rhétorique, quoique différente.

Le proverbe met en relief le rôle prépondérant de la mère au sein du foyer, vis-à-vis de celui du père. L’usage du mot « fillo », au lieu de « neno » ou « cativo », renforce l’idée que la figure de la mère est nécessaire tout au long de la vie, en non seulement pendant l’enfance.

La phrase est formée par une coordonnée adversative, de sorte qu’il en ressort une antithèse qui oppose la première partie de la deuxième. La mise en avant des adjectifs « desgrazados » et « máis desgrazados » au début de chacune des séquences permet de relever les conséquences dramatiques de la perte d’une mère. En outre, les deux propositions présentent une structure syntaxique absolument paralléliste, de même qu’une rime en –ai, ce qui contribue à la mémorisation et transmission de la parémie.