Qui cherche un ami sans défauts reste sans amis.

Practiquer la compréhension

Qui cherche un ami sans défauts reste sans amis.

(Dournon, 1986 :364), (Desalmand et Stalloni, 2011 :70)

Ao amigo hai que aturalo co seu vicio.

Celui qui cherche un ami sans défauts reste sans ami.

(Desalmand et Stalloni, 2014 :194)

Si ton ami est borgne, regarde-le de profil.

(Dournon, 1986 : 28)

De la rose sort l’épine, de l’épine sort la rose.

(Jouffa et Pouhier, 2010 : 35)

Compte tenu que nous sommes tous pécheurs et que, par conséquent, nul n’est parfait, il nous faut nous accepter les uns les autres avec nos petites manies, voire défauts. Le sentiment de l’amitié doit être en mesure d’accepter les travers, plus ou moins importants, de nos semblables.

Ces proverbes développent l’idée biblique « Il n’y a point de juste, pas même un seul » (Romains, 3 :10).

Les deux premiers proverbes présentent une structure proverbiale prototypique, formée par une phrase complexe, dont le sujet est une subordonnée relative et qui affiche une construction paralléliste. La répétition du mot « ami – amis » renforce l’affirmation des proverbes, tout en produisant une rime qui facilite la mémorisation et conséquente transmission du proverbe.

Le troisième proverbe se construit au moyen d’une phrase complexe, formée par une subordonnée conditionnelle mise en avant, et une phrase principale impérative.

L’équivalence entre le proverbe français et les proverbes espagnol et galicien n’est que partielle, car ni la forme, ni l’idée transmise sont identiques, bien que cette dernière puisse lui être rapprochée. En effet, le proverbe français se rapporte à la recherche d’un ami exempté de défauts, ce qui est impossible, compte tenu que personne n’est parfait et que, somme toute, la perfection serait, en tout cas, subjective et conditionnée à notre caractère, nos préférences, etc.

Il faut faire preuve de compréhension envers les amis et accepter leurs travers, compte tenu que personne n’est parfait et que nous avons tous des défauts.

Cette parémie présente une version tronquée du proverbe original aujourd’hui tombé en désuétude « Al amigo con su vicio hay que aceptarlo y atenderlo ». La structure averbale se base sur deux membres nominaux juxtaposés, dont la symétrie permet d’établir l’implication.

Le proverbe galicien et le proverbe français n’ont qu’une équivalence partielle, tant à niveau du sens, qu’à niveau de la forme. Il se rapproche davantage du proverbe espagnol en ce qui concerne le sens, tout en présentant une forme sensiblement différente, notamment par l’expression explicite de l’exhortation grâce à la construction « hai que ».

Le proverbe galicien nous somme de mettre en avant l’amitié sur les travers de comportement que pourraient avoir nos amis.

Le proverbe galicien fait usage de la locution exhortative « hai que », mais inverse l’ordre canonique des mots, pour placer en tête de phrase le complément d’objet direct « ao amigo » et l’emphatisé, alors même qu’il le reprend sous la forme du pronom personnel « lo » C’est cette structure atypique, mais pourvue de beaucoup de force, qui permet la mémorisation et transmision du proverbe.