Qui est aimé de femme a beau chemin.

La femme, c’est l’inspiration

Qui est aimé de femme a beau chemin.

(Le Gai, 1852: 254)

A quien su mujer ayuda, camino va de fortuna.

Quen boa muller ten, seguro vai e seguro vén.

Lorsque l’homme compte sur le soutien de la femme, c’est-à-dire lorsqu’il a auprès de lui une femme qui s’inquiète pour lui, alors sa vie découle d’une manière beaucoup plus paisible. L’amour d’une femme est à interpréter de manière large et non limitée au couple.

Bien que courte, il s’agit d’une phrase complexe composée d’une subordonnée adjective. En outre, on constate l’emploi de la métaphore très habituelle « chemin – vie ».

Il existe un haut degré d’équivalence sur le fond et sur la forme des proverbes français et espagnol. Tous deux utilisent la métaphore du chemin de la vie et se structurent au moyen d’une proposition relative initiale. La seule différence que l’on peut constater est que le proverbe français s’applique à tous les hommes qui sont aimés des femmes, en sous-entendant cet amour leur apporte automatiquement leur aide, alors que le proverbe espagnol spécifie « ayuda » et restreint ce soutien à celui d’une épouse.

Le soutien d’une épouse garanti à l’homme une existence heureuse.

Le proverbe est formé par une phrase complexe, qui compte avec une subordonnée adjective. Il utilise la même métaphore du chemin de la vie, extrêmement habituelle, et la rime en -apour favoriser la mémorisation du proverbe, malgré son expression archaïque.

Le proverbe fait preuve d’une grande équivalence, tant sur le fond, comme sur la forme, avec les proverbes français et espagnol, qui ont tous recours à la même métaphore du chemin, ainsi qu’à l’utilisation de la proposition relative en début de phrase. Tout comme le proverbe espagnol, le proverbe galicien ne s’applique qu’aux épouse, alors que le français a une portée plus large. En effet, même si le proverbe galicien fait allusion à la sécurité sur le chemin, celle-ci doit être interprétée comme l’assurance d’une vie paisible, sans sursauts. On constate que dans le proverbe galicien, l’ordre des mots n’est pas linéaire comme en français, dont la syntaxe est beaucoup plus rigide.

L’homme voyage plus sûr sur le chemin de la vie, s’il le fait auprès d’une femme, grâce à la sagesse dont elle fait toujours preuve. La femme est donc la guide de l’homme. L’allusion à l’aller-retour du proverbe galicien peut être mis en relation avec les hauts et les bas propres de l’existence. On notera également que le proverbe galicien est conditionné au fait que la femme soit « boa »

D’un point de vue syntaxique, le proverbe se construit au moyen d’une proposition coordonnée copulative, ayant pour sujet une subordonnée relative. L’antéposition de du complément direct « boa muller » favorise la rime, tout en permettant de renforcer l’expressivité du proverbe. La mise en parallèle des propositions isométriques « seguro vai e seguro ven », avec l’anaphore et la mise en avant du complément prédicatif contribuent également à cet effet et facilite la mémorisation de la parémie. Finalement, on constate la présence de la métaphore de l’aller-retour, exposé de manière antithétique, qui rapporte à ceux de la propre existence.