Les femmes sont à l’homme ce que les fleurs sont au printemps.

La femme, c’est l’inspiration

Les femmes sont à l’homme ce que les fleurs sont au printemps.

(Larcher, 1861: 363)

La mujer hace al marido.

Non hai macho sen femia.

Un homme sans femme est un arbre sans fleurs.

(CCM, 2018)

Variante

Home sin muller, home non é.

(Zamora Mosquera, 1972: 120)

Les deux proverbes expriment de manière poétique la nécessaire contribution de la femme au développement individuel de l’homme. Le premier proverbe doit être interprété selon l’idée que le printemps ne peut pas exister sans fleurs, de même que l’homme ne saurait se réaliser sans les indications et le soutien de la femme ; elle est comparée à l’élément inéludable qui constitue l’essence même du printemps. Il en est de même pour dans le deuxième proverbe. Un arbre sans fleurs est un arbre affaibli, voire malade, comparable à un homme sans femme, incapable d’atteindre l’épanouissement complet. Le thème de la comparaison, jardin, arbres, fleurs etc. est très fréquemment utilisé pour se rapporter à des situations dépourvues de leur éléments essentiels.

Dans le premier proverbe, la proposition relative « ce que… », qui a la fonction d’attribut des « femmes », et montre une structure syntaxique similaire à la celle de la principale. L’ensemble de la parémie a le caractère d’une comparaison. D’un point de vue rhétorique, elle repose sur l’équiparation « les femmes = les fleurs » et  «  l’homme = le printemps ». L’emploi du singulier de la dernière proposition nominale justifie le singulier de « l’homme », face au pluriel des autres propositions nominales. Quant au deuxième proverbe, nous sommes, d’un point de vue syntaxique, face à une phrase simple, alors que d’un point de vue rhétorique, la parémie repose sur une métaphore qui met en relation l’homme sans femme avec l’image d’un arbre sans fleurs. Cette mise en parallèle est également reforcée par la structure simétrique « un… sans… est un… sans… ». L’emploi du pluriel « sans fleurs » s’oppose aux autres propositions nominales au singulier et se justifie par le simple fait que les arbres donnent diverses fleurs et non pas une seule.

Le proverbe espagnol ne présente qu’une équivalence partielle vis-à-vis des deux proverbes français, même si l’idée transmise est essentiellement la même et qui incide sur le fait que l’homme ne peut se développer pleinement sans le soutien de la femme. Toutefois, il est important de noter que le proverbe espagnol encadre cette influence aux relations de couple, alors que le français s’exprime de manière générale et peut, par conséquent, s’appliquer à d’autres relations homme-femme.

Le proverbe affirme que ce sont les épouses qui favorisent la réalisation personnelle et professionnelle de leurs maris.

L’emploi d’une phrase simple, affirmative et de nature sentencieuse permet de transmettre le message de manière concise et garantit par là-même la mémorisation de la parémie. On note l’opposition « mujer – hombre », ainsi que l’emploi du verbe « hacer » au sens figuré.

Bien que les proverbes galiciens puissent être interprétés de différente manière, il n’empêche qu’il existe tout de même une équivalence partielle fondée sur le rôle essentiel que tous ces proverbes attribuent à la femme dans le développement personnel de l’homme. Il est important de signaler que l’image de la comparaison française relative à la nature, aux arbres, fleurs etc s’emploie généralement vis-à-vis de la maternité, comme dans Unha muller / un matrimonio sen fillos é como unha árbore / un xardín sen flor.

Même si le premier proverbe pourrait avoir une interprétation première plus restreinte, dans le sens que c’est la femme qui donne naissance à l’homme, force est de reconnaître que tous deux incident sur le rôle indispensable de la femme dans la formation, le développement et la réalisation personnelle de l’homme.

Quoique proches dans la forme, il existe tout de mêmes des éléments distinctifs vis-à-vis de la structure et des éléments rhétoriques de ces deux parémies. En effet, alors que le premier se compose d’une phrase simple, le deuxième juxtapose le complément propositionnel « sen femme » au modificateur « home ». Malgré tout, les points communs sont nombreux, comme l’emploi de propositions nominales sans déterminant, les propositions prépositionnelles « sen femia » et « sen muller », l’affirmation négative, … Quant aux différences, on constate que le premier proverbe utilise le verbe « haber » et les thermes « macho – femia » qui nous rattache tant soit peu au monde rural, face au deuxième proverbe qui a recours au verbe « être » et qui porte ainsi sur l’essence de l’homme, en opposant les thermes généralistes « homme – femmes ». En outre, l’expressivité de ce deuxième proverbe est renforcé par l’anaphore qui place le mot « home » au début de chacune des deux propositions.