Sans les femmes les hommes seraient des ours mal léchés.

La femme, c’est l’inspiration

Sans les femmes les hommes seraient des ours mal léchés.

(Mésangère, 1823: 334; Quitard, 1861: 87)

La mujer hace al hombre.

Non hai home ruín, sendo a muller boa.

La femme est à même de polir l’homme, non seulement d’un point de vue esthétitque, mais aussi dans les autres aspects physiques et moraux.

Cette parémie est originaire de la Provence, où il existe une grande tradition folklorique liée aux ours, comme la fête de Arles-sur-Tech, en Occitan, déclarée patrimoine immatériel de l’humanité.

La sentence, formée par une phrase simple et courte, ne présente pas les caractéristiques d’une structure proverbiale. La proposition prépositionnelle « sans les femmes » renferme une hypothèse du genre « si les femmes n’existaient pas », constituant un complément de la phrase, qui justifie le verbe au mode conditionnel. D’un point de vue rhétorique, on a recours à la métaphore pour relier « hommes » et « ours ». En effet, ces derniers viennent au monde recouverts d’une membrane que l’ourse retire par des lapements. Ainsi, au-delà d’une possible allusion à l’aspect physique de l’homme, qui gagne en beauté grâce à l’intervention féminine (c.f. parémie française antérieure), on en vient à affirmer que c’est la femme qui fait grandir l’homme et qui le prépare pour faire face à l’existence.

Bien que les proverbes français et espagnol ne présentent qu’une équivalence partielle, leur sens est très proche, dès lors qu’on transmet l’idée que c’est la femme qui contribue au développement et à l’épanouissement de l’homme en tant qu’individu.

Le proverbe affirme que les femmes permettent la réalisation de l’homme en tant qu’individu.

L’emploi d’une phrase simple, affirmative et de nature sentencieuse permet de transmettre le message de manière concise et garantit par là-même la mémorisation de la parémie. À noter l’opposition existante « mujer-hombre », ainsi que l’emploi du verbe « hacer » au sens figuré.

La parémie galicienne soutient que n’importe quelle « muller boa » est à même de polir l’homme, quant à ses manières, ses mœurs etc… et de contribuer dans ce sens à son développement indivieduel.

Le proverbe reconnaît que l’influence d’une bonne femme a toujours des résultats positifs sur l’homme.

La structure syntaxique correspond à une phrase complexe à valeur conditionnelle, où la construction « non hai.. + gérondif » est à la tête de l’apodose. L’emploi de cette forme verbale non conjuguée, caractéristique du parler populaire, et la synthétisation de l’ensemble attribuent plus de force au message. Il en va de même à niveau rhétorique, avec l’opposition des adjectifs « ruin », relatif à l’homme, face à « boa », appliqué à la femme.