Ce que diable ne peut, femme le fait.

La femme, c’est l’opiniâtreté

Ce que diable ne peut, femme le fait.

(Quitard, 1861: 21)

Lo que el diablo no puede, la mujer lo hace.

Cuando el diablo alguna cosa no sabe hacer, le da lección la mujer.

En lo que el diablo no sabe hacer, pide consejo a la mujer.

Dijo la mujer al diablo: ¿te puedo ayudar en algo?

A ratos, la mujer da lección a los demonios nonatos.

La mujer sabe un poco más que Satanás y Barrabás.

Malgré certaines connotations négatives du fait de comparer la femme, non pas avec Dieu, mais avec le diable, qu’on associe dans la tradition chrétienne aux mauvaises actions, il n’empêche que le proverbe met en évidence la capacité de la femme pour atteindre toujours ses objectifs.

Dérivé du proverbe latin « Quod non potest diabolus milier evincit » (Quitard, 1861: 21), lui-même probablement issu des versets de Ecclésiaste (XXV, 26) « Brevis monis malitia super malitiam mulieris ».

Ce proverbe met en relief le complément direct de la phrase principal, placé dans une subordonnée relative en début de phrase. La dislocation de ce complément, normalement placé après le verbe, nous oblige à le rappeler au moyen d’un pronom personnel à valeur anaphorique : « le fait ». Toutefois, la distribution des éléments à l’intérieur de la phrase est tout à fait symétrique : « diable ne peut » / « femme le fait ». Quant à la syntaxe, elle présente quelques éléments fossilisés de la langue ancienne, comme l’absence de déterminants devant les substantifs « diable » et « femme », ce qui prouve l’ancienneté du proverbe. Finalement, nous relevons l’emploi d’une hyperbole assez évidente.

Le premier proverbe offre une équivalence totale avec le proverbe espagnol. Toutefois, on notera la grande quantité de variantes existantes, plus ou moins équivalente dans la forme, mais qui transmettent toutes la même idée.

Il en ressort de ce proverbe que la femme a une volonté de fer qui lui permet de développer toutes ses ressources et de mettre en œuvre toutes ses capacités pour réaliser ses vœux.

Le premier proverbe présente une structure identique au proverbe français, l’antéposition du complément direct, placé dans une subordonnée relative et la reprise de celui-ci avant le verbe principal moyennant un pronom personnel à valeur anaphorique : « lo hace». On constante la même symétrie dans les éléments à l’intérieur: « diablo no puede » / « mujer lo hace ». Par contre, les déterminants absents dans le proverbe français et qui trahissent l’origine ancienne de la parémie sont présent dans la version espagnole « el diablo » et « la mujer ». Finalement, nous constatons le recours à la même hyperbole.

Nous sommes en présence qu’une équivalence partielle à niveau de la forme, étant donné que le proverbe français introduit des notions religieuses qui ici font défaut.

Le proverbe reconnaît la capacité de la femme pour atteindre ses objectifs, quels qu’ils soient, bien qu’il ne tienne pas compte des moyens utiliser pour ce faire, comme pourrait l’être, le travail, l’effort, l’intelligence, l’astuce etc.

À niveau syntaxique, nous avons une phrase complexe composée par une subordonnée relative mise en relief grâce à son emplacement entre le sujet et le verbe principal. Le proverbe renferme une hyperbole évidente, qui empêche tout autre interprétation possible. En outre, il fait usage également d’une métonymie très fréquente dans la langue parler et qui consiste à utiliser le nom de l’organe pour faire allusion au sens qui le caractérise ; ici « œil – vue ». La rime assonante en [o] et [ó] a pour fonction de doter la parémie d’un certain rythme et, par là-même contribuer à sa mémorisation et transmission.