Celui qui est bien vu des femmes n’a ni faim ni soif.

La femme, c’est le bonheur

Celui qui est bien vu des femmes n’a ni faim ni soif.

(Jézégou, 2001)

El hombre ha de tener tres cosas codiciadas: su mujer, su caballo y su espada.

(Instituto Cervantes)

Quen ten boa presa e boa muller, que máis pode querer?

D’un point de vue traditionnel, le proverbe reconnaît la capacité de la femme pour pourvoir à l’alimentation, aux soins et au bien-être en général. Toutefois, dans les temps actuels, il faut admettre une interprétation plus large, selon laquelle la femme représente tout le nécessaire pour vivre en plénitude.

Il s’agit apparemment d’un proverbe d’origine bretonne, bien qu’également très étendu dans les régions francophones d’Afrique.

Ce proverbe utilise une subordonnée relative avec l’antécédent « celui qui », dont l’emploi dans les parémies est très habituel. Cependant, on constate qu’il n’utilise aucune structure rhétorique spécifique susceptible de favoriser sa mémorisation, de sorte qu’on n’a recours qu’à sa brièveté et à l’emploi des allitérations des consonnes labiales [b], [v] e [f].

Comme dans les proverbes français et galicien, l’espagnol a recours à des éléments traditionnellement nécessaires pour s’assurer une bonne existence, même si dans ce cas, l’espagnol remplace la défense du foyer, exprimée à travers « su caballo » et « su espada », à la subsistance alimentaire.

À nouveau, la femme est hissée comme condition nécessaire à l’existence de l’homme. Le caractère traditionnel du proverbe veut qu’elle soit mise en parallèle avec d’autres éléments, mais il est à noter que ceux-ci permettaient antan la sauvegarde de la propre existence de l’homme.

La structure est celle d’une phrase simple, avec une rime croisée : tener-mujeret codiciadas-espada.

Le proverbe soutient qu’en s’assurant l’alimentation et la présence de sa femme à ses côtés, l’homme ne requière de rien de plus. Bien entendu, le message doit être interprété dans la perspective du temps passé, quand parfois il était difficile d’assurer la subsistance. En suivant alors la théorie de Maslow (1943 : 8), on pourrait soutenir qu’une fois les besoins fondamentaux d’alimentation et sécurité assurés, l’homme qui a une femme auprès de lui peut alors atteindre les niveaux supérieurs de la pyramide, comme l’affiliation et la reconnaissance, et par là-même saisir le sommet de l’autoréalisation. Malgré tout, il nous faut reconnaître une certaine chosification de la figure féminine, dès lors qu’elle est mise en parallèle avec « presa ».

Il s’agit d’une structure bimembre, ayant pour sujet une subordonnée relative, et qui revêt la forme d’une interrogation rhétorique. L’érothème sert à ratifier l’affirmation implicite. De même, nous observons également une rime en –er pour favoriser la mémorisation.