Rien n’est meilleur qu’une bonne femme.

La femme, c’est le bonheur

Rien n’est meilleur qu’une bonne femme.

(Quitard, 1861: 4)

Quien tiene mujer, tiene lo que ha menester.

(De Barros, 1945 : 404)

Quen ten muller, ten o que ha mester.

Le proverbe déclame que « rien n’est meilleur » qu’une femme, bien qu’il limite cette affirmation à celles qui sont « bonnes ».

Il semble dériver des sentences morales d’Abeilard « Nil meliùs muliere bona, nil quam mala pejus. » (Dareste, 1846: 412), de sorte que, d’un point de vue purement parémiologique, il n’agirait pas d’une proverbe, mais bien d’une maxime, même si la plupart des gens ignore cette origine et, donc, il pourrait être incorporer au recueil des proverbes français.

Le proverbe a recours à une comparaison de supériorité. Et c’est sa brièveté qui garantit sa mémorisation et conséquente transmission.

L’équivalence exacte ne se produit pas du français à l’espagnol, ni du français au galicien, mais seulement de l’espagnol au galicien. Malgré tout on constate une grande proximité et similitude entre « lo que ha menester » ou « o que ha mester » et « rien n’est meilleur », quoique le proverbe français n’établisse aucun lien avec « tiene mujer » ou « ter muller », faisant alors allusion à la figure féminine en générale. Malgré la grandiloquence employée par le français dans son expression « rien n’est meilleur », il est à noter que cette affirmation est conditionnée à la bonté de ces femmes, soit il ne s’applique pas à toutes indistinctement.

La compagnie de la femme suffit à pourvoir à tous les besoins de l’homme, lesquels, n’étant pas détaillés, sont sous-entendus être applicables à tous les domaines, et non seulement au cadre domestique, tel que l’on pourrait prétendre. L’homme en compagnie de sa femme est à même d’atteindre le bonheur, car étant auprès d’elle, il a tout pour être heureux.

Le proverbe est une phrase complexe ayant pour sujet une subordonnée relative et présentant une structure bimembre. La répétition du verbe « tiene » produit une symétrie à l’effet accumulatif et permet ainsi de renforcer l’idée exprimée. La forme distique avec une rime finale en –er favorise la mémorisation et conséquente transmission du proverbe.

Il existe une équivalence parfaite sur le fond et sur la forme entre le proverbe espagnol et le proverbe galicien, alors qu’elle n’est que partielle vis-à-vis du proverbe français. Le rapprochement entre eux peut se faire en base à la proximité sémantique entre « lo que ha menester » ou « o que ha mester » et « rien n’est meilleur ». Toutefois, on constate quelques différences, telles que la restriction d’application des proverbes espagnol et galicien à la figure de l’épouse, alors que le français parle de toutes les femmes de manière générale, alors que, en contrepartie, il ne vise que les « bonnes » femmes.

La compagnie d’une épouse est tout ce que l’homme requière pour être heureux et ce, à tous les niveaux, étant donné qu’il n’existe aucune limitation, ni condition.

Le proverbe emploie la structure habituelle d’une phrase complexe ayant pour sujet une subordonnée relative et présentant une structure bimembre. En outre, la répétition du verbe « ten » produit une symétrie à l’effet accumulatif, renforçant l’idée exprimée. La forme distique avec une rime finale en –erfavorise la mémorisation et conséquente transmission du proverbe.