La femme, c’est le bonheur
Chanceux l’homme qui a une femme, mais dix fois plus chanceux qui a plusieurs femmes.
Qué sabe de amores el que nunca se ha casado.
O que non ten muller, ben a quixera ter.
Tel est le bonheur de partager sa vie avec une femme, qu’on en a jamais assez. À noter que, contrairement à beaucoup d’autres, ce proverbe n’impose aucune condition à la femme pour qu’elle puisse être porteuse de cette félicité. On sous-entend donc que sa propre condition féminine est inhérente à la prodigation de joie, indépendamment de sa beauté physique ou morale. Certains pourraient voir ici une justification à la polygamie encore pratiquée de nos jours dans certaines régions du Congo, bien qu’elle ne soit ni reconnue, ni légalement autorisée. Dans ce sens, il faut savoir qu’il y existe également la polyandrie que l’on pratique dans une vaste région du Kasaï occidental et qui elle est reconnue et légalisée.
Le proverbe est originaire de la région du Bas-Congo, appartenant aujourd’hui en partie à la République du Congo, en partie à la République Démocratique du Congo et même à la province francophone limitrophe du Cabinda angolais.
Il s’agit d’une construction bimembre formée par deux propositions coordonnées par la conjonction adversative « mais » et ayant la même structure syntaxique, y compris les mêmes thermes dans la première et la deuxième partie, si ce n’est que cette dernière renferme une antistrophe croissant. Cette ratification se produit également grâce à l’effet de l’anaphore qui insiste sur l’adjectif qualificatif « chanceux ».
L’équivalence n’est qu’approximative, bien que tous soulignent que le bonheur de l’amour ne peut se produire qu’à côté d’une femme.
Le proverbe souligne que l’amour ne se déploie pleinement que sous la cohabitation conjugale.
Il semblerait être originaire du Mexique.
Phrase complexe ayant pour sujet une subordonnée relative.
Nous n’avons qu’une équivalence approximative entre les proverbes. En effet, l’espagnol et le galicien se rapportent à la condition générale de ne pas avoir d’épouse avec « no tiene mujer » et « non ter muller », alors que le français fait allusion aux néfastes conséquences qui découlent de l’avoir perdue. En outre, alors que l’espagnol se présente comme une dénonciation, le galicien apparaît comme une plainte, et le français rassemble davantage à une prémonition, de par son caractère alarmiste si on le perçoit d’un point de vue religieux, étant donné qu’il présuppose la privation d’une contribution divine.
Ce proverbe reconnaît que tous les hommes voudraient bien avoir une épouse, une compagne pour la vie, indépendemment du fait qu’il n’y a aucun message moralisant, ou de caractère religieux, qui défende una relation stable.
Comme dans bon nombre de proverbes, nous avons ici une structure bimembre pour une phrase complexe ayant pour sujet une subordonnée relative. Le proverbe est construit au moyen de deux hexasyllabes avec une rime en –er.