Le chef-d’œuvre de Dieu, c’est le cœur d’une mère.

La femme, c’est l’amour

Le chef-d’œuvre de Dieu, c’est le cœur d’une mère.

Amor de madre, que todo lo demás es aire.

Amor como o da nai, nono hai.

Variante

Le cœur d’une mère est le chef-d’œuvre de l’amour.

(Banys, 2004 : 169)

Variantes

Amor de nai, outro millor non hai.

(Sesto López, 1976: 42)

Amor? O da nai que outro non hai.

(Zamora Mosquera, 1972: 35)

Amor? O da nai, que outro millor non hai.

(Moreiras Santiso, 1978: 76)

Le premier proverbe exalte l’amour de maternel comme la plus importante œuvre du Seigneur, ce qui lui donne une perspective chrétienne. Par contre, dans le deuxième proverbe, il n’y a aucune allusion religieuse et le cœur d’une mère est considéré comme le chef-d’œuvre de l’amour et non plus de Dieu.

Les deux proverbes respectent l’ordre canonique de la phrase : sujet + verbe + complément, de sorte qu’il s’agit dans les deux cas de phrases simples déclaratives, bien que dans la première le sujet soit mis en emphase et repris par le pronom démonstratif à valeur anaphorique « ce ». Aussi, l’emploi de la virgule dans celui-ci répond à la construction attributive du pronom, qui reprend « le chef-d’œuvre de Dieu ». Les deux proverbes se différencient essentiellement par l’ordre inverse de leurs phrases nominales en fonction de sujet et attribut, outre de par la distinction susmentionnée des compléments « de Dieu » face à « de l’amour ». À niveau rhétorique, on constante la présence d’une hyperbole qui met sur un pied d’égalité le cœur d’une mère et le chef-d’œuvre de Dieu ou encore de l’amour. En réalité, le « cœur » fait allusion à tout l’amour qu’une mère est capable de donner.

Il se produit une équivalence partielle entre les proverbes français, l’espagnol et galicien, dès lors que tous font l’exaltation de l’amour maternel comme la forme suprême de l’amour. À noter que seul le premier proverbe français a une connotation religieuse et rapproche l’amour d’une mère au chef-d’œuvre de Dieu.

L’amour d’une mère est le seul amour véritable.

Il existe une thématisation de « amor de madre » qui est mis en début de phrase comme une phrase nominale. La conjonction « que » renferme la valeur de « parce que » et introduit la justification de la première partie du proverbe. On peut y voir aussi une comparaison imagée, qui rapproche la notion de « aire » de l’idée que l’amour passionnel s’enflamme et finit donc toujours par se consumer, en s’envolant comme de la fumée.

Bien que certaines de ces sentences, françaises, espagnoles ou galiciennes, ne présentent pas les caractéristiques propres d’un proverbe, mais répondent plutôt à la forme d’une maxime, elles exaltent toutes l’amour maternel comme étant l’amour le plus pur et le plus fort. Bien entendu, nous n’avons qu’une équivalence partielle, non seulement en raison de la forme, mais aussi parce que le premier proverbe français présente des connotations religieuses qui sont absentes dans les proverbes espagnols et galiciens.

Le proverbe hisse l’amour maternel au-dessus de tout autre forme d’amour possible et le déclare comme le seul amour véritable. Bien qu’on se rapporte à nouveau au rôle maternel de la femme, il n’empêche que l’accent est mis sur sa faculté inhérente de répandre l’amour.

La première variante thématise l’ « amor como o da nai » en le plaçant en début de phrase. On peut également y voir l’utilisation d’une hyperbate dans la dislocation du complément direct. La deuxième variante se présente comme une séquence débutant par une phrase nominale, suivie d’une apposition qui pourrait être perçue comme une juxtaposition à valeur causale. Dans les deux dernières variantes, l’effet se produit grâce à l’interrogation, suivie d’une réponse immédiate. Tous les proverbes, à exception du troisième, ont recours à la comparaison et utilisent le comparatif de supériorité « meilleur », sauf dans le premier où il est sous-entendu. La troisième variante ne contient pas de comparaison proprement dite, étant donné qu’il s’agit d’une affirmation selon laquelle il n’existe pas d’autres formes d’amour en dehors de l’amour maternel, de sorte que l’information s’exprime de manière beaucoup plus catégorique. D’un point de vue syntaxique, la troisième et quatrième parémies emploient un lien causal où « que » = « porque ». La présence ou absence de la virgule dans ceux-ci est à voir comme une décision du compilateur, qui peut, effectivement, utiliser cette ponctuation pour représenter la pause réalisée dans la diction. À noter dans tous les cas l’utilisation de la rime pour garantir la mémorisation.