Deux bons jours a l’homme sur terre, quand il prend femme et quand il l’enterre.

La femme, c’est le bonheur

Deux bons jours a l’homme sur terre, quand il prend femme et quand il l’enterre.

(Dournon, 1986: 219)

La mujer es dulce veneno.

As mulleres, onde están, sobran; e onde non están, boa falta fan.

Variante

L’homme a deux bons jours sur terre: quand il prend femme et quand il l’enterre.

(Dournon, 1986: 148)

Variante

As mulleres, onde están, sobran; e onde non están, boa falla fan.

(Sesto López, 1976: 37; Lorenzo Fernández, 1983: 19)

L’homme a deux beaux jours sur terre celui où il se marie et celui où l’on enterre sa femme.

(SEF, 1976: 76)

Ce proverbe suit la même idée que l’antérieur et insiste sur le fait que, malgré les possibles problèmes de cohabitation, l’un des jours les plus heureux dans la vie d’un homme est celui de son mariage. Toutefois, très souvent on en fait une interprétation biaisée, selon laquelle la femme ne pourrait rendre heureux son mari que ce jour-là, passant alors celui-ci à désirer la mort de son épouse le reste de ses années.

Les deux premières versions semblent originaires du Languedoc, alors que la troisième serait issue de la Provence (SEF, 1976 : 76).

D’un point de vue syntaxique, on apprécie la juxtaposition de la première et de la deuxième partie des proverbes, même si dans cette deuxième partie les subordonnées relatives ne s’expriment qu’avec «quand ». Les proverbes sont deux tétrasyllabes, ayant une rime riche et une structure parralléliste formée avec «quand il ». On constate également l’emploi du présent de l’indicatif avec son habituel caractère atemporel. En outre, en mettant l’accent sur « deux bons jours », le premier proverbe semble ainsi plus expressif.

Il n’existe pas une équivalence complète, ni sur le fond, ni sur la forme. L’espagnol est plus générique, alors que le français s’encadre dans la vie de couple. Toutefois, tous deux insistent sur le bonheur que procure la femme, malgré les conflits susceptibles de se produire entre hommes et femmes.

Le proverbe espagnol utilise le paradoxe pour mettre en relief qu’il est doux d’être en compagnie des femmes, malgré les possibles conflits qui parfois peuvent surgir.

L’espagnol emploie une phrase simple et courte qui oppose deux thermes, en principe, contradictoires dulceetveneno, obtenant ainsi une grande effectivité.

On ne constate qu’une équivalence partielle entre les proverbes galiciens, espagnols et français. Bien que les formes soient différentes, le sens général est le même et insiste dans tous les cas sur l’importance de la femme dans la vie de l’homme, malgré les conflits de la cohabitation.

On considère généralement que ce proverbe souligne la soi-disant double nature des femmes qui, d’un côté embarrassent les hommes, mais qui, d’un autre côté, leur sont indispensables. Aussi, ce proverbe ne peut être considéré que partiellement positif vis-à-vis de la figure féminine.

Les deux phrases coordonnées renferment des subordonnées adverbiales, ayant une structure paralléliste et un formant deux jeux d’opposition : onde estánface à onde non están, ainsi que sobranface à boa falta fan. Ces éléments favorisent la mémorisation et transmission du proverbe.