La bonne femme n’est jamais oisive.

La femme, c’est l’exaltation du travail

La bonne femme n’est jamais oisive.

(Quitard, 1861: 9)

El trabajo de la mujer es simple, pero nunca termina.

A muller, sempre algo ha de facer.

Variante

A facenda da muller, sempre está feita e por facer.

(Lorenzo Fernández, 1983: 15; Sesto López, 1976: 33)

Le proverbe est susceptible d’une double interprétation. D’une part, comme les femmes travaillent de manière constante, que ce soit dans le marché du travail ou au foyer (travaux domestiques, garde des enfants, des parents etc.), le proverbe peut transmettre l’idée que toutes les femmes sont bonnes. Toutefois, celui-ci pourrait également perçu comme une coaction pour qu’elle se sente obligée à cette activité constante, sous peine de n’être plus considérée une “bonne femme”.

Le proverbe se construit sur une phrase simple et courte, sans éléments rhétoriques, de sorte que sa mémorisation est assurée par sa simplicité et brièveté.

L’équivalence est partielle sur le sens et sur la forme. D’une part, le proverbe français limite le caractère laborieux aux « bonnes femmes », alors que le proverbe français reconnaît cette valeur à toutes les femmes en général. En outre, dans le proverbe espagnol on précise que le travail réalisé est « simple », ce qui pourrait être vu comme une dénonciation de la difficulté pour les femmes d’accéder à des postes de travail qualifiés et normalement en pouvoir des hommes.

Le proverbe dénonce la surcharge de travail des femmes, non seulement sur le marché du travail, où elles se voient constamment reléguées à des postes « simples », inférieurs à leur capacitation, mais aussi quant aux travaux domestiques, de garde des enfants, de soins des parents etc., qu’elle se doivent d’assumer en vertu du rôle traditionnellement attribué au sexe féminin.

Le proverbe est formé sur la base de deux propositions coordonnées par un adverbe adversatif qui nuance et pondère « es simple » avec « nunca termina ».

Nous sommes face à une équivalence partielle, non seulement par le fait que le proverbe français limite l’expression aux « bonnes femmes », mais aussi parce qu’il acquière la forme d’une maxime.

Bien que parfois ces proverbes sont employés de manière ironique pour faire croire que la femme est toujours à ficeler quelque chose, il n’empêche que la réalité prouve le contraire. Aussi, ces proverbes peuvent être interprété comme une dénonce de la surcharge de travail des femmes : des travaux domestiques, en passant par la gardes des enfants et des parents, jusqu’aux travaux agricoles ou de la pêche aux crustacés, traditionnellement réservés aux femmes galiciennes.

L’usage de l’apostrophe permet aux deux proverbes de mettre l’accent sur le sujet : la femme et le travail. La rime en –eren favorise la mémorisation et transmission. À noter dans le deuxième proverbe une allitération en [f].