Les visites font toujours plaisir, si ce n’est en arrivant, du moins en partant.

Limiter les excès de confiance

Les visites font toujours plaisir, si ce n’est en arrivant, du moins en partant.

(Dicocitations)

Los huéspedes mucho gusto dan, pero cuando se van.

Os forasteiros cando chegan dan alegría, e cando se van, máis aínda.

Os forasteiros gusto dan cando se van.

(Quintáns, 1992 : 61)

On a généralement du plaisir lorsqu’on reçoit des visites, toujours étant qu’elles ne se prolongent pas excessivement ; le cas échéant, le plaisir viendra alors en partant.

Le proverbe français se construit au moyen d’une phrase complexe, formée par une proposition simple mise en avant, à laquelle s’ensuit une concessive qui vient mettre en doute l’affirmation de la principale. On constate la présence d’une rime en -ant, qui contribue à la mémorisation et renforme l’opposition « arrivant » – « partant ».

L’équivalence entre les proverbes français et espagnol est partielle, tant à niveau du sens, comme de la forme. En effet, alors que le proverbe français met en doute que les visites soient toujours agréables, le proverbe espagnol affirme directement qu’elles ne font plaisir qu’en partant.

On présuppose que le proverbe veut transmettre l’idée qu’on se lasse rapidement des visites qui se font trop longues. Toutefois, le message littéral est bien plus âpre, car il affirme, de manière ironique, que les visites ne font plaisir que lorsqu’elles partent.

(Sans mentions)

Le proverbe se fonde sur une opposition construite au moyen d’une coordonnée adversative. L’antithèse oppose ainsi deux pensées « les visites font plaisir » – « les visites font plaisir lorsqu’elles partent ». Le déplacement des verbes à la fin de chacune des propositions permet de mettre en valeur leur contraste « dan » – « van », tout en permettant une rime en -an, qui favorise la mémorisation de la parémie.

Malgré la différence entre les deux proverbes galiciens, tous deux ne présentent qu’une équivalence partielle, dans le sens et dans la forme, avec le proverbe français.

Le premier proverbe galicien est le plus positif des trois langues. Il soutient qu’on se réjouit de l’arrivée des visites, bien qu’on puisse ressentir un soulagement encore plus plaisant, lorsqu’on les voit partir.

Le deuxième proverbe galicien présenterait une équivalence pleine avec le proverbe espagnol, si ce n’était de l’absence de l’adverbe « mucho » ; on pourrait peut-être y voir la volonté de préserver un vers alexandrin.

D’après le premier proverbe, l’arrivée d’une visite est une source de joie, bien que son départ le soit davantage. En effet, recevoir et s’occuper des visites nous oblige à réaliser des efforts physiques et psychiques (cuisiner, préparer la table, se soucier des convenances, etc…) et, donc, entraîne une certaine fatigue, de là que notre besoin de délassement postérieur. Il est à mettre en rapport avec la traditionnelle hospitalité de la Galicie et cette tendance à en faire un peu trop pour rendre plaisir aux invités, notamment avec des repas fastueux.

Le deuxième proverbe, beaucoup plus succinct, témoigne seulement du soulagement que l’on ressent lorsque les visites s’en vont.

(Sans mentions)

Les proverbes galiciens sont formés par des phrases complexes, qui renferment une subordonnée circonstancielle, qui vient nuancer l’affirmation de la principale. Dans le deuxième proverbe, l’antéposition du complément « gusto » au verbe « dan » permet la création d’une rime en -an qui, en association avec la brièveté de l’expression, favorise sa mémorisation et transmission.