L’hôte et le poisson, en trois jours poison.

Limiter les excès de confiance

L’hôte et le poisson, en trois jours poison.

(Conde Tarrío, 2001 : 45)

El huésped y la pesca, a los tres días apestan.

O hóspede e a pesca ós tres días apestan.

El huésped y el pez, a los tres días apesta.

(Instituto Cervantes)

O hóspede e a pesca ós tres días feden.

(Mera, 2015)

El huésped y el pez, a los tres días hiede.

(Instituto Cervantes)

Lorsqu’on est accueilli chez quelqu’un, il faut veiller à ne pas trop prolonger notre séjour, sous risque de déranger et d’envenimer la relation d’amitié. Le proverbe rejoint l’idée que l’excès de confiance nuit les relations.

Structure syntaxique fossilisée, avec absence de verbe. La rime et le jeu de mots « poisson-poison » contribuent à la mémorisation du proverbe.

L’équivalence entre le proverbe français et le proverbe espagnol est très proche, quant à la forme et au sens. Il y a toutefois une nuance distinctive, qui oppose l’emploi du verbe « apestar » en espagnol, face au substantif « poison » en français, ce qui concède plus de force à ce dernier. Ainsi, en français, l’excès de confiance finit par tuer sournoisement la relation d’amitié, alors qu’en espagnol il ne fait que troubler l’ambiance par sa puanteur. On pourrait y voir un élément culturel, du fait que les interactions sociales sont plus présentes dans les pays méditerranéens, d’où une plus grande accoutumance à la partager son temps et son espace avec autrui.

Le séjour prolongé d’un invité finit par déranger ses hôtes.

(Sans mentions)

Du point de vue syntaxique, il s’agit d’une phrase simple, au caractère sentencieux, qui présente une rime faible dans la première variante. À noter le déplacement du verbe à la fin de la phrase pour y inculquer plus de force sémantique.

Le proverbe galicien est pleinement équivalent au proverbe espagnol, quant à la forme et au sens. Tous deux se distinguent du proverbe français dans l’emploi des verbes synonymes « apestan » et « feden », face au substantif « poison ». Ainsi, dans les proverbes galiciens, le poisson, tout comme l’amitié, se périment et exhalent une puanteur nauséabonde, alors que dans le proverbe français, les conséquences sont fatales, car elles enveniment et, par conséquent, finissent par tuer l’amitié.

Le deuxième proverbe galicien présenterait une équivalence pleine avec le proverbe espagnol, si ce n’était de l’absence de l’adverbe « mucho » ; on pourrait peut-être y voir la volonté de préserver un vers alexandrin.

Les invités ne doivent pas prolonger excessivement leur séjour, sous risque de déranger leurs hôtes. À rattacher à un autre proverbe plus générique Onde hai confianza dá asco (Mera, 2015).

À niveau de la syntaxique, il s’agit d’une phrase simple, au caractère sentencieux, qui présente une rime faible dans la première variante. Le verbe en dernière position acquière plus de force sémantique.